samedi 25 août 2012

Achly's Chronics: Souvenir Enfantin

Achly's Chronics: Souvenir Enfantin:     Je me suis virevoltée, pour avoir un dernier aperçu sur ce que j’ai laissé derrière moi. Dans ce texte médiocre, je partagerai avec vous cette vue panoramique....

Souvenir Enfantin


    Je me suis virevoltée, pour avoir un dernier aperçu sur ce que j’ai laissé derrière moi. Dans ce texte médiocre, je partagerai avec vous cette vue panoramique.
   
     Je griffonnais sur un papier qui ne tenait aucune forme géométrique, un dessin dont la figure est hypothétique, j’étais consciente qu’il était après-midi, le soleil traversait encore cette fenêtre formant un carreau sur cette feuille dont le reste s’allongeait sur ma main et sur mon visage donnant une sensation de confort.
   
    Ce souvenir est plus clair maintenant, j’étais dans une classe, cette fenêtre était bleu, et s’ouvrait sur un mur blanc, je pensais, non je raisonnais, sur un principe en mathématique, j’étais encore timide comme élève, et j’avais onze ans, ou moins, et je savais que ce qu’a écrit cette maitresse sur ce tableau noir est incorrect, car le principe juste était gravé dans ma tête comme un ancien fossile.
    
   Je disais d’une voix focalisée à l’intérieure de ma tête, « J’ai appris autre chose avec mon père, est ce que c’est incorrecte ? Pourtant il n’a jamais eu tort». Je n’avais jamais rencontré un tel dilemme, et être une des personnes les plus taciturne en classe, ne m’aidait pas vraiment, j’ai dû faire un choix, vais-je me taire, et avaler laborieusement ce délit, ou vais-je parler, alors que j’ignorais les conséquences. Durant cette réflexion le papier dont je vous ai parlé tout à l’heure, a était totalement abîmé, à cause de la pression de ma petite main, je commençais à sentir une douleur au bout de mon index droit, le battement de mon cœur qui accélérait, et ma main fragile qui hésitait. Je pris mon courge à deux mains, et je pris la parole, j’ai un trou de mémoire en ce moment, car quand je fais un flashback je ne reçois aucune mémoire de ce que je prononçai exactement comme arguments pour réfuter sa proposition, cependant je me rappelle de sa réaction, je me rappelle de ses yeux enragés et ses sourcils croisés et je me rappelle de cette phrase cruelle qu’a bouleversé une partie dans mon esprit courageux, car jusqu’à cette époque, quand j’essaye de prendre la parole, sa réplique se réitère en écho comme une boucle infini dans mon crane. « Wach ana l’ostada wla ntiya ? ».
   
    A la maison, confuse par les deux théories prenant deux sens différentes, et choquée par la réponse boutade de cette dame, je gardais la même position tout le reste de cette journée, réfléchissant, les yeux bien ouvert se dirigeant vers n’importe quel objet sans conscience, je discernais des voix qui s’approchaient et s’éloignaient, sans retenir les informations qu’ils transmettaient, le file de mes pensées s’est coupé brusquement quand ma mère me secoue l’épaule…

-Salsabil, qu’est ce qui t’arrive, cela fait une demi-heure que je demande ce qui s’est passé aujourd’hui à l’école, sans aucune réaction.
-Ah, oui, oui,... rien de spécial, on a commencé un nouveau chapitre en maths, c’est tout.
-Bien… Alors fais tes devoirs, ton père ne va pas tarder. D’ailleurs il faut que tu restes en avance, Il va t’aider avec le chapitre suivant une fois à la maison, j’espère au moins que tu n’as pas de soucis avec cette leçon.

    Je n’ai pas rétorqué, car cette phrase me submergea dans la même position de réflexion. Mon père, ouvra la porte avec son sourire fier, son salut certain, et sa démarche courageuse, s’assit près de moi, il parlait à ma mère et ma grande sœur pendant un moment, et puis se retourna vers moi.
  
   Je me rappelle toujours ce visage angélique, qui renvoyait de la sécurité à chaque fois que mes yeux  rencontraient ses traits, et sa main qui me disait à quel point elle est fière de moi quand elle cajolait mes cheveux.

-Papa… tu te rappelles,  ce que tu m’as appris hier en maths…
-Oui bien sûr, tu as un problème ?
-Non, mais je pense que c’est incorrect…

   J’expliquais l’autre théorie et je savais que j’étais illogique dans ma procédure, mais je continuais quand même d’un air authentique comme si j’étais convaincu par ce qu’à déclarer notre maitresse.
-Peut être tu t’es trompée, ou tu n’étais pas concentrée avec ta maitresse, sinon ce que tu es en train d’écrire est faux, d’ailleurs je t’ai montré hier comment on fait, apporte-moi ton cahier, on va refaire ce chapitre, apparemment tu ne l’as pas encore saisi.

-Mais papa, Mme… Mme nous a dit que …

   Notre discussion continua un bon bout de temps, je boudai, je chialai, puis je m’endormi.
   
   Mon père a compris de ma vois que j’accusais son savoir et que ce qu’il m’a appris est contestable, aujourd'hui quand j’y cogite, je me rends compte que c’est vrai, j’ai inculpé mon propre père, la personne à qui je dois faire confiance sans oublier que j’ai soupçonné son opinion et j’ai pris un verdict sans preuves avérées.
  
    Je me souviens du lendemain matin, car j’avais une difficulté à me détacher de mon lit, déjà mon père était en colère contre moi, et la fameuse maitresse va me pourrir la vie chaque jour jusqu’à la fin de cette année scolaire.  Toutefois je ne pouvais m’enfuir de ce qui m’attendait, sans négligé le fait que je ne pouvais pas m’absenter, j’étais abusivement lâche pour oser une telle réaction.
A l’enfer, Oups, je veux dire à l’école, je me suis assise parfaitement, aucun son n’a dépassé ma gorge, les mains croisées, la tête inclinée, comme si j’étais prisonnière de la cellule de la honte.

-Adly !!!…

   Je n’ai jamais détesté mon nom, mais dans cet instant précis, j’aurais préféré être un prisonnier qui attend sans exécution, une peine de mort par guillotine serait moins pénible, j’étais exactement dans les chaussures de ce prisonnier qui attend une grâce royale dans « Le Dernier Jour D’un Condamné ».

-J’ai fait une petite erreur hier, ce que tu as dit est plutôt juste…

  Petite, petite, comme minuscule, infinitésimal ou microscopique… A chaque fois que j’évoque cette partie, je commence à chanter « I Feel Pretty » comme thérapie d’Anger Management… http://www.youtube.com/watch?v=Kmv3WlKa6U8
   
   J’imaginais ma personne comme la plus cruelle des bourreaux, je l’étranglais sans miséricorde, et puis je l’enterrais vivante avec une caméra à flash, pour assister à sa suffocation jusqu’à la mort, ou bien la donnée comme proie à Red John ou Hannibal Lector. Bon disons qu’à 11 ans j'en étais pas à mon niveau de cruauté actuel, mais elle était la première personne que je haïssais.
  
   Je suis revenue à la maison fièrement, interprétant la chanson de Marsile Khalifa « Montassiba l Qamah », quand mon père rentra à la maison, je sollicitais d’excuser mes doutes insensés, il me pardonna sans hésitation.

  Je suis parfaitement consciente de la banalité de l’histoire de cette fille juvénile, néanmoins c’était l’évènement marquant du primaire, et un an après le père quitta notre monde, et à chaque fois qu’elle évoque ce souvenir, elle remémore sa patience, son dévouement et son sacrifice.
  
        Que Dieu pardon tes péchés, et t'accorde sa miséricorde et le rend satisfait de toi.